L'arrivée la plus attendue.... Ou pas !

Et dans un carrosse aux couleurs de la famille d’Arezac, à quelques lieux de là :

[...] Il est des gens qui marquent vraiment les esprits, et il semblerait que je sois de ceux-là, ce qui n’est absolument pas surprenant ! L’on s’est vu seulement deux fois, et voilà qu’il me convie à l’un des jours les plus importants de sa vie.

La jeune fille à la langue bien pendue, c’était Isaure. Et dans son pauvre auditoire, l’on pouvait compter son Parrain, Varden, ainsi que son épouse, Vanyel et la jeune femme rattachée à la peste champenoise, Madeline. Heureux le cocher qui,lui, ne pouvait l’entendre.

Il est proche le jour où, sans ma présence, une fête ne sera qu’ennui et sans éclats.


Et après des heures à parler du collège, d’Elle, de ses camarades, d’Elle elle s’intéressa enfin à eux :

Cessons à présent de parlez de moi ! Quelles sont les nouvelles du Béarn, mon Adorable Parrain ? Et trop heureuse d’avoir retrouvé son Parrain, elle ne peut s’empêcher de continuer : Nous voici de nouveau réunis ! Juste vous et moi ! … Et Vanyel ! Petit sourire à Vanyel. Elle l’aime bien Vanyel, mais elle aime encore plus – et avec exclusivité – son Parrain, N’est-ce pas fabuleux que vous soyez ici, tous les deux avec moi ?

Les chevaux ralentirent avant de s’arrêter tout à fait, alors Isaure, sans attendre la réponse de son Parrain, trop excitée qu’elle était par cette invitation, se leva pour entrouvrir la porte. D'ordinaire attentive à ses proches, sa récente sortie du collège pour une courte période, la rendait intenable.

Nous sommes arrivés ! Enfin !

Et sans attendre que le cocher ne lui prépare la marchepied, elle sauta à terre.

Vite, pressez-vous ! Il ne faudrait pas être les derniers ! Ce serait fort regrettable pour ma réputation ! Tout autant que pour la vôtre !

Sitôt le représentant du Duc d'Argenton conduit jusqu'à la salle de réception, Igor s'en revint à la herse. Knud s'octroyait une pause amplement méritée. Il faisait une chaleur insupportable en ce jour. Aussi son confrère, le doyen de la garde, semblait il éprouver quelques difficultés dans l'exercice de ses fonctions. Sous son armure, Igor transpirait également à grosses gouttes. Un délicat parfum, témoignant de longues semaines de labeur sans la moindre toilette, se dégageait de son être. La sueur perlait de son front, se déversait dans ses yeux.

Foudu redardadairrres ! cracha t'il en constatant un carrosse en approche. Il avait hâte de rallier l'ombre de la salle de réception mais il ne pouvait se le permettre avant que tous les invités ne soient arrivés. Les montures avaient ralenti leur allure avant de s'immobiliser. Bien, il éviterait le nuage de poussière qui collait à la peau et s'accumulait au fil des arrêts, formant des strates crasseuses sur son visage sévère.

Une jeune demoiselle s'extirpa du véhicule avec promptitude et dextérité. En raison de son âge et de son empressement, il en déduit qu'elle devait avoir grande hâte de retrouver le jeune maître. Quel étalon, celui ci. Elles courraient au château pour jouir de sa compagnie. En réponse à cette affirmation qui ne lui était point destinée, le capitaine de la garde déclara d'une voix puissante :

Oui-da, fou êtrrre derrrniers. Grrrand rredarrd.

Il toisa la carrosse sans en reconnaitre les armes. Il ne s'agissait point de relations du comte. Probablement des proches du jeune maître. Aussi manda t'il :

Qui vé la ?

Plait-il ? Ne pouvez-vous pas articuler ? Nous sommes en retard c’est bien cela que vous essayez de me dire? Vous avez un accent vraiment épouvantable ! L’on se croirait de nouveau à Bolchen !

La jeune fille le regardait en fronçant le nez. Elle allait se radoucir quand il osa demander qui ils étaient, enfin, si elle avait bien compris.

Seriez-vous en train de me dire par là que vous ne nous connaissez pas ? Et bien, voyons, regardez. Ne reconnaissez-vous pas ces armes ? Regardez de plus près ! Ce sont les armes de la famille d’Arezac, et voici leurs Grandeurs Valère et Vanyel d’Arezac. Je ne vous ferai pas la liste de leurs terres, c’est à vous de le savoir !

Petit regard sur son Parrain et Vanyel qui descendaient de la voiture.

Quant à moi, je suis Isaure Beaumont-Wagner, la damoiselle de Morvilliers et fille du feu Duc de Brienne !

Elle se mit alors à défroisser sa robe et à réajuster sa coiffure avant de darder de nouveau ses prunelles pervenche sur le géant blond.

Allons, conduisez-nous ! Vous dites que nous sommes en retard, alors ne nous faites pas attendre encore !