Perdue en Brantômois

Messages : 26 Date d'inscription : 21/05/2010

Qui ose prétendre que les damoiselles n'ont pas le sens de l'orientation? Davia était furieuse. Tout d'abord, recevoir une missive de l'Archange, missive somme toute très évasive, suivie de peu d'une autre missive beaucoup moins évasive pour le coup lui annonçant que ce même archange allait devenir noble. La jeune fille n'avait pu retenir un éclat de rire dans la taverne de Ventadour ou le pigeon s'était faufilé pour lui apporter toutes nouvelles.

Céraphin... noble!!! Didiou!! Qu'est-ce qu'il faut pas entendre!!!

Elle avait de suite enfourché sa monture et s'était rendu en Brantômois. Pas question de laisser l'archange devenir noble sans être près de lui. Sauf que le Brantômois... Elle ne connaissait pas!!! Mais alors pas du tout!

Pourtant l'oncle lui avait donné l'adresse, et elle avait trouvé quelque chose qui devait être le domaine en question. Un joli château à faire rêver les princesses. Joli, joli... mais grand et puis les portes... il y en avait des tas! Elle avait bien tenté de rentrer dans une grande salle où s'y trouvait du monde, mais rien n'y faisait on ne voulait pas la laisser passer.

Pourtant elle avait fière allure la Corsu, héritage paternel mais aussi héritage des Villandry, elle avait posé ses affaires poussiéreuses à l'auberge voisine, où elle louait une chambre, et avait revêtu une robe d'un bleu azur qui rehaussait son teint. Elle avait même renoncé à arborer Sognir, sa fière lame, la remplaçant par une petite dague, tout aussi meurtrière, glissée le long de sa jambe. Peignée avec charme mais discrétion, la jeune fille ne voulait pas faire honte à son ami.

Mais en attendant de pouvoir retrouver Céraphin, elle continuait à tourner en rond, ne sachant que faire, petite fille perdue qui veut faire la grande et se donner une contenance.

Elle s'approcha d'un homme à bonne figure qui semblait être un valet et lui souriant, après l'avoir salué d'un signe de tête, elle lui demanda:

Pardon mon bon, pourriez-vous me dire où je pourrais trouver Céraphin d'Azayes où quelqu'un qui pourrait me mener au lieu de la cérémonie d'anoblissement, je vous prie.

Elle lui décocha à nouveau un sourire encore enfantin et sentit ses rouges devenir pourpre. Flûte... il fallait pourtant qu'elle ne montre pas sa timidité!! Elle était encore loin d'être une grande dame, mais elle tentait de garder son sang-froid.

Le vieux Knud regarda, amusé, la jeune demoiselle qui l'avait interpellé.
L'impatience de la jeunesse lui faisait toujours plaisir à voir. Même s'il était aussi un peu chagriné qu'elle semble également égarée.
Soit Igor avait fait la moitié de son travail, soit son accent si caractéristique lui jouait encore des tours. Il n'était pas toujours compréhensible, le capitaine de la garde, du moins pour des oreilles non exercées.

Bienvenue à Puymarteau damoiselle... damoiselle?

Il enchaina sans attendre la réponse de suite.

N'ayez crainte, vous n'êtes pas loin du lieu recherché.
Ni en retard, non plus... voulant la rassurer.
La cérémonie n'a pas encore débuté.

Lui désignant une petite antichambre ouverte...

Si vous voulez vous asseoir quelques instants, j'irais annoncer votre arrivée.
Damoiselle... ?

Cette fois, il attendit sa réponse.

Messages : 26 Date d'inscription : 21/05/2010

Davia plongea son regard gris dans les yeux du garde. Il avait l'air avenant et était fort aimable.

Oh pardonnez-moi!! je suis Davia, Davia Corsu de Villandry.

Faisant une petite révérence, elle hocha la tête en regardant dans la direction de l'antichambre.

Merci à vous et... pourriez-vous prévenir Céraphin? j'aimerais bien le voir s'il n'est pas trop occupé et sinon dites lui juste que je suis là et que je pense à lui.

Piquant à fard, la jeune donzelle, fit une moue enfantine; qu'est-ce qui lui prenait de verser à ce point dans les bons sentiments? Devenait-elle mièvre? Elle? une Corsu!

Mordillant nerveusement sa lèvre inférieure, elle se glissa dans l'antichambre et s'y assit, le séant posé au bout du siège, main sagement placées sur ses genoux, jetant des coups d'oeil furtifs à gauche et à droite et agitant nerveusement ses pieds.

Il recueillit le nom de la damoiselle avec respect et solennité.

Je m'en occupe, damoiselle de Villandry... répondit-il avant de s'éclipser.

Puis, après quelques minutes, il s'en revint, souriant discrètement.

Suivez-moi, s'il vous plait.
Je vous mène jusqu'à la salle de cérémonie, le jeune maitre s'y trouve.