Sur les traces de Maman...

Jeune maître Messages : 192 Date d'inscription : 18/02/2010

Ainsi le Forez devait être la prochaine étape.
Prochaine étape d'une odyssée sur les traces de Maman, feue Diane Wiatt d'Azayes.
Ici était le domaine du "monseigneur Kad"... le frère de Maman.

Ceraphin s'y présenta donc, intimidé mais avide de cotoyer par delà la mort encore un peu celle qu'il avait adopté, à travers ses proches et connaissances.
Mais que raconterait-il lui, au Comte du domaine, à cet homme d'église qu'il n'avait finalement que peu connu?

Qui vivra, verra... après tout.
Mais la pression pesait tout de même sur ses frêles épaules.

Garde du Comte Messages : 22 Date d'inscription : 14/02/2008

Affecté à la surveillance des remparts en ce jour, perché au sommet des fortifications, le rugueux Igor aperçu au loin une frêle silhouette. Celle d'un jeune homme, à coup sur. Quand les enfants comprendraient ils qu'il est dangereux de trainer aux environs du château ? La quinzaine dernière, il en avait repêché un des douves, porté disparu depuis trois bons mois. Sec et bleu. Qu'importe, le capitaine de la garde se couvrit et, niché en sa cape, il avala les marches de l'escalier en colimaçon afin de rallier l'entrée de la forteresse.

Il se positionna au beau milieu du chemin dallé, l'œil vitreux, la mine sombre, mais point plus qu'à l'accoutumée. Il attendit patiemment que le jeune homme s'éloigne ou s'approche, espérant qu'icelui opterait pour la première hypothèse afin qu'il puisse retrouver au plus vite la chaleur du feu crépitant dans les quartiers du poste de garde.

Jeune maître Messages : 192 Date d'inscription : 18/02/2010

Chemin faisant, perdu dans ses pensées, Ceraphin ne vit pas de suite l'imposante silhouette qui se tenait plus loin.
Lorsqu'il vit cette dernière, redressant machinalement son regard, il eut littéralement un temps d'arrêt.
Ses pieds s'étaient figés au sol, prêts à prendre racines.

Que faire?
La doute venait de figer son allant.
Et pourtant?
A quoi ressemblerait-il de renoncer maintenant, de faire demi-tour, ici, sous les yeux de cet inconnu?

Ses pieds reprirent leur mouvement, lentement mais surement.
Le regard inquiet posé sur le cerbère des lieux, le sourcil froncé mais pas trop histoire de ne pas le provoquer inutilement.
Et lorsqu'à portée de voix il sera...

Euh... adishatz Messer.
Je recherche à rencontrer le Coms du Forez, le monseigneur d'Azayes.
Je suis... je... mon nom est Ceraphin d'Azayes.

Garde du Comte Messages : 22 Date d'inscription : 14/02/2008

Perdu. Il approchait. Igor avait gagné le droit de se geler les bourses. Et l'autre le provoquait de surcroit, avançant d'un pas lent, prenant tout son temps, tandis que lui ne sentait plus ses doigts de pieds. Peut être allait il l'aider à gouter l'eau des douves, dans lesquelles il noyait les bâtards des vassaux du comte... Il était d'une bien méchante humeur en ce jour.

Enfin, la discussion paraissait engagée. Le capitaine de la garde écarquilla les yeux, qui semblaient plus encore s'évader de leurs orbites :

Bojourr. Il roulait les r, à la manière de ceux provenant de l'est du Saint Empire Germanique.

L'Ém'nence, oui-da, l'ai la.

Cérrapin. Conné point !

Bref silence avant de poursuivre :

Oui-da, Azayes, mème nom qué lé maîtrre. Grrande famille, toujours grros prroblèmes...

Igor s'approche d'un pas ferme en se grattant les joyeuses, puis sort cette main odorante amputée de l'index et vient la déposer au sommet du crâne du jeune homme :

Le voirr, oui-da. Pourrquoi diantrre ?

Jeune maître Messages : 192 Date d'inscription : 18/02/2010

Misère...
Les choses s'engageaient mal.

Hardi moussaillon, allons affronter notre destin, même contre vents et marées... même face à cet effrayant pirate en cale sèche.

Pourquoi il voulait le voir?
Ah ça oui, c'était une bonne question.
Eh bien... parce que depuis le temps, il se devait de le rencontrer.
Et puis... parce qu'une lueur maternelle lui avait soufflé qu'il était précisément temps de se présenter, mais ça... même si c'était la raison principale de sa venue, il rechignait à l'énoncer de peur de passer pour un fol.

Parce que c'est mon oncle, messer... répondit-il simplement, en se défaisant doucement de la main qui lui servait de couvre-chef... contre son gré.

Garde du Comte Messages : 22 Date d'inscription : 14/02/2008

Main repoussée doucement mais néanmoins évincée, des miettes d'informations livrées en guise de réponse... décidément, ce jeune homme avait du caractère et du répondant. Fort appréciable.

Hum. Le cardinal, son oncle ? Tout s'expliquait. Céraphin tenait assurément ce tempérament de sa mère. Sans broncher cette fois ci, évitant tout geste déplacé et regrettant la main posée sur la tête, il rétorqua :

Mé souivrre, jeud maîtrre.

Et de le guider en direction du donjon...